Le Faune de Pompéi ou la danse de la Vie
Le Faune
de Pompéi ou la danse de la Vie (par Philippe Durbecq)
Par
sa danse et le mouvement en spirale que décrit son corps[1],
le Faune[2]
de la maison homonyme de Pompéi extériorise l’extase dionysiaque ou la fièvre
de la luxure, mais aussi et surtout la simple et pure joie de vivre.
Envoûté
par la musique et le vin, il a levé les bras en l’air comme les derviches
tourneurs et claque des doigts pour marquer le rythme.
Le
Faune de Pompéi (photo de gauche avec l’aimable autorisation du Dr. Francesco di Bennardo ; photo de droite libre de droits – Licence CC BY-SA 4.0 – auteur :
Miguel Hermoso Cuesta (travail personnel))
Mordre
à pleines dents dans la vie, comme on mord dans la pulpe juteuse d’une pêche
mûre, savourer le doux baiser de la femme qu’on aime, respirer son parfum d’un
autre monde qui la rend unique, admirer les couleurs sublimes d’un coucher de
soleil, ou un séduisant sourire : carpe diem !
[1] La danse imprime à son corps un
mouvement ascensionnel et hélicoïdal très bien rendu par l’artiste. L’harmonie
du corps et sa plastique sont également remarquables. Le mouvement hélicoïdal
de celui-ci permet de déployer tout un jeu de clair-obscur de la lumière, bien
que l’éclairage de la statuette arrivait, à l’origine, essentiellement par le
haut, puisque la statuette se trouvait dans l’atrium, au dessous d’un compluvium qui, outre son rôle dans la récolte de l’eau de pluie, constituait un puits de lumière.
[2] Pour le contexte de la statuette au centre de l’impluvium de la maison, voir le site https://youtu.be/5yxYpa1t5Zs. A noter qu’un Faune et un Satyre présentent quelques petites différences : le Faune appartient à la mythologie romaine, alors que le Satyre était déjà présent dans la mythologie grecque. Tous deux ont toutefois une sexualité débordante (les Satyres s’en prennent même parfois à l’âne de Dionysos à l’instar du dieu Pan – auquel les Satyres s’associent parfois – que l'on peut voir s’accoupler avec une chèvre n’ayant pas l’air trop effarouchée sur une sculpture du musée archéologique national de Naples). Le Faune, fils de Faunus, troisième roi du Latium et petit-fils de Saturne, est une créature mi-humaine, mi-capridée (le Faune de Pompéi arbore d’ailleurs une petite queue de bouc au bas du dos et des cornes dressées au milieu de ses cheveux en broussaille) ; à quelques différences près, le second partage avec le Faune les mêmes attributs : il est un homme-bouc également (de sorte que le Faune finit par devenir l’équivalent latin du Satyre). Mi-hommes, mi-bêtes, les Faunes et les Satyres se situent à la lisière entre les mondes civilisé et sauvage.
[3] Titre de l’ouvrage de Magdalena
Zernicka-Goetz, spécialiste mondiale du développement embryonnaire.
[4] Paroles de la chanson « Danse à la
vie » de Demis Roussos.
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